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Les carrières Susset

Cette fois-ci, place aux carrières Susset pour faire briller décembre de par son histoire.

 

 

Plan des zones de clavage et de traitement

 

Brève histoire des carrières

Il était une fois, les établissements Susset, une plâtrière qui faisait les beaux jours de l’économie rosnéenne. On y travaillait de père en fils, dans des conditions souvent pénibles.

Anciennement appelées carrières « Louise Michel », les carrières Susset étaient situées dans le bas du versant sud-ouest du Plateau d’Avron, à l’emplacement actuel du parc Decésari en face de l’hôtel de ville. Ces carrières étaient encadrées entre autre par la rue Rochebrune rebaptisée plus tard rue Claude Pernès, en mémoire de l’ancien maire de Rosny-sous-Bois, décédé en 2010.

Bâtiments sur le site des carrières

Jusqu’au début du 19ème siècle, les carrières étaient délimitées, au nord-est par le sentier de la Côte des Chênes, qui était le prolongement de l’actuelle rue du même nom et qui débouchait alors dans la rue de la Féronne. Ce tronçon disparait lors de l’extension de la plâtrière vers le  nord-est.

A la place du parking, parallèlement à la rue Rochebrune, des fours à plâtre étaient construits faisant office d’usine de transformation du gypse en plâtre. Le gypse était transporté jusqu’à l’usine dans des wagonnets.

Véhicules de livraison du plâtre

Exploitées pendant de nombreuses années, certaines extrémités des carrières étaient devenues des zones d’insécurité pour les habitants. En 1925, ceux des rues de la Féronne, de la Barbodière et Pasteur ont adressé un courrier au maire et aux conseillers municipaux pour faire part de leur inquiétude sur l’extension des carrières sous la rue de la Féronne. « Vivement émus à la suite de la demande d’extension de la carrière Susset et du passage sous la rue de la Féronne défendue par un conseiller municipal, les habitants et usagers des rues de la Féronne, de la Barbodière et Pasteur adressent au Conseil municipal leurs protestations et leurs vœux afin qu’il regrette cette demande. En effet le passage sous la rue de la Féronne sans lequel l’extension de la carrière est impossible serait une cause de troubles et d’insécurité voire de danger pour une cinquantaine de familles de travailleurs peu fortunés. »

Courrier  des habitants des rues de la Féronne, de la Barbodière et Pasteur

 

Procédé d’extraction du gypse

Le procédé d’extraction du gypse suit une méthode très précise. La dernière couche de gypse dite 1ère masse mesure entre 10 et 20 mètres. Les couches inférieures dites 2ème et 3ème masse sont moins épaisses avec respectivement 6 à 10 mètres et 3 à 4 mètres de puissance.

Dans l’histoire des carrières, on peut citer quatre lieux à Rosny où l’on trouvait des traces d’exploitation du gypse : le Plateau d’Avron, la butte de Charcalet et le grand sentier, le parc de Nanteuil et la Basse Féronne.

Le plateau d’Avron est l’un des plus larges espaces où le gypse était extrait à  Rosny. Il existait trois carrières sur le même lieu : celle dite « le stade d’Avron », celle de la « pelouse d’Avron » et celle dite « la carrière communale ».

La carrière du Plateau (stade d’Avron) avec ses 7,5 ha de superficie était exploitée en 1ere masse. Elle s’étendait sur les terrains du stade remblayés en presque totalité par les déblais de l’autoroute A3.

La carrière dite de la « pelouse d’Avron » avait pour superficie 13 ha, et était aussi exploitée en 1ère masse. Elle s’étendait sur les terrains situés entre le stade d’Avron, la rue Jules Guesde  et la limite de la commune de Neuilly-Plaisance. Elle appartenait aux établissements GRM (Platières de France) et à plusieurs sociétés privées.

La carrière communale a quant à elle été exploitée en 1ère et 2ème masse sur une superficie de 4,5 ha. Elle s’étendait entre les rues Jules Guesde, Clément Ader et Laennec. Un fontis s’était formé en 1980 à la suite de l’effondrement d’un pilier de 1re masse. Un bourrage de mortier de ciment avait permis de combler les vides de l’étage inférieur (2ème masse).

Les carrières dites « Charlie et Salle », d’une superficie de 7 ha, étaient exploitées en 1ère  et 2ème masses. Elles s’étendaient des fossés du fort de Rosny jusqu’aux limites du centre-ville. Elles étaient bordées au pied du versant, par l’autoroute A86. Il s’agissait d’un terrain appartenant à l’Armée, à l’Etat et au Département.

Séparées au XVIIIe siècle, les carrières « La butte de Charcalet » et « Le Grand Sentier » ne firent plus qu’une seule exploitation au XXe siècle. En 1727, le propriétaire de « Charcalet » était M. de Montholon et « le grand Sentier » appartenait à M. Lemazurier en 1741.

Remblayée depuis 1989, la carrière dite « du parc de Nanteuil » avait pour superficie 4 ha. Elle était exploitée en 1ère et 2e masse. Elle s’étendait sur les collines de « la Brossière » au lieu-dit « la parc de Nanteuil », sur un certain terrain de 15 hectares pour lequel la ville a obtenu le concours de la région Ile-de-France en vue de l’aménagement d’un parc.

 

 

Exploitation des carrières Susset

La superficie des carrières Susset était de 5 ha. L’exploitation  se faisait en  trois masses : 1er masse, 2e masse et  3e  masse.

Jusqu’en 1920 l’exploitation des carrières à Rosny se faisait à ciel ouvert. Il faudra attendre cette date et la construction de l’usine Susset pour que l’exploitation se fasse en sous-sol : en haute masse entre les rues Auxerre et du chevalier de la Barre ; en 2e masse entre les rues Rochebrune et du chevalier de la Barre ; en 3e masse entre les rues de la Féronne et Rochebrune.

L’extraction des pierres à plâtre s’est faite jusqu’en 1964, ensuite jusqu’en 1970 (date de la fermeture de l’usine). Les matières premières venaient de l’extérieur. Il fallait environ 100 kg de gypse pour obtenir 80 kg de plâtre, la production étant d’environ 36 000 tonnes par an. Les Etablissements Susset furent les derniers exploitants de la carrière.

Galerie des carrières  

La tonne de plâtre se vendait en moyenne 75 francs. Le prix de revient brut du dit plâtre était d’environ 50% du prix de vente.

Atelier de mise en sac du plâtre

 

« Susset » citadelle des Rosnéens

Les carrières Susset ont eu bien d’autres fonctions en plus de la production de gypse. En mars 1932, le ministère de la Défense demande des renseignements sur l’état des carrières et leur utilisation éventuelle en abri. En effet pour les Etablissements Susset entre 1939 et 1945, bien des Rosnéens vinrent y trouver refuge pendant les heures sombres.

 

Démolition des établissements

Le lundi 26 juillet 1993 à 11h30, Claude Pernès, Maire de Rosny-sous-Bois, installé aux commandes de la grue, donne le premier coup de pelleteuse qui sonne le démarrage de la démolition de ce vestige abandonné depuis 1975 et devenu dangereux. Pendant un mois, les silos remplis de plâtre cèdent pas à pas sous les assauts de la boule et des pelleteuses. Petit à petit, les environs de l’hôtel de ville changent de visage.

Entre la cessation d’activité de cet ensemble industriel des carrières Susset et la démolition des silos, il se sera écoulé exactement 18 ans.

Ce large espace a été exploité par la ville et est devenu depuis le 23 juin 2001 le Parc Jean Decesari, un espace de respiration et d’animation pour les Rosnéens.

 

Source : L’ensemble des documents illustratifs sont tirés des Archives municipales.