L’équipe du service des Archives et de la Documentation est heureuse de vous retrouver pour cette édition spéciale de la pépite rosnéenne en l’honneur de la Journée internationale des droits des femmes ! Au programme, une expédition à travers le temps pour découvrir un bout de l’incroyable vie d’Anne-Catherine Teisseire.

 

Un pont vers le passé – La découverte des archives d’Anne-Catherine Teisseire

Lettre de Madame Teissière à la Mairie. 1893. ©Tous droits réservés AM de Rosny-sous-Bois.

Les archives sont une source inépuisable de découverte, notre corps de métier en fait l’expérience tout au long de notre carrière. La mise à jour des archives de Madame Teisseire n’en fait pas exception. À l’occasion d’un travail de tri en 2018, l’ancienne équipe d’archivistes a trouvé dans un dossier relatif aux carrières, la trace d’une exploitante : Anne Catherine Teisseire.

Nous avons en tout une dizaine de documents allant de 1891 à 1911. Ces derniers retracent une partie de la vie d’exploitante de Madame Teisseire.

Les archives concernant Anne-Catherine Teisseire sont minces au sein de notre ville. C’est pourquoi des recherches ont été effectuées au sein d’autres services d’archives (Archives de l’Inspection des Mines, Archives municipales de Chelles…). Nous avons pu ainsi trouver des éléments sur la vie d’Anne-Catherine avant les carrières de Rosny-sous-Bois (acte de naissance, de mariage, de décès, acte de propriété).

 

La vie d’Anne-Catherine Teisseire – Une entrepreneuse du 19e siècle

La vie d’Anne-Catherine Teisseire, née Planche, commence le 22 février 1843 à Saint-Martin-des-Plains dans le Puy-de-Dôme en Auvergne. Elle monte en Ile-de-France où elle se marie avec François Diard fabricant de plâtre de profession. C’est par ce biais qu’Anne-Catherine entre dans le monde des carrières. Malheureusement, François meurt à l’âge de 28 ans, le 20 août 1863, dans leur domicile, dès suite d’un accident dans les carrières. Elle se remarie le 8 octobre 1869 avec André Teisseire. Originaire du Cannet dans le sud de la France, il monte à Rosny-sous-Bois pour devenir lui aussi fabricant de plâtre. Ils ont trois enfants. Malgré son mariage, elle décide de conserver son statut de veuve qui lui octroie une liberté sans pareil pour l’époque.

Le saviez-vous ?
Le procédé d’extraction du gypse suit une méthode très dangereuse.  Selon les gisements, le gypse est extrait par rippage mécanique ou abattage à l’explosif (foration, minage, purge). À Rosny-sous-Bois la méthode utilisée est l’abattage ! De nombreux miniers y ont perdu la vie. On retrouve une plaque commémorative dans le Parc Decesari.

Carte postale des carrières rue Rochebrune. ©Tous droits réservés Archives Départementales de la Seine-Saint-Denis.

Anne-Catherine devient en 1884 propriétaire de carrière. Sa concession est délimitée par les rues Rochebrune, Féronne et le chemin de la Côte des Chênes.  Son exploitation lui permet d’extraire le gypse et de cultiver des champignons. Les cavages des carrières sont des endroits propices à la prolifération des champignons.

Propriétaire avec un fort tempérament, elle n’hésite pas à monter des projets ambitieux malgré leur dangerosité ou la concurrence. Elle veut acheter le Plateau d’Avron. Elle souhaite posséder les souterrains entre la carrière de la Feronne et le Plateau pour y en extraire le gypse. Elle fait réaliser une étude de faisabilité de son projet et la soumet à la municipalité. Malheureusement son dessein n’aboutit pas. La ville propose aux autres propriétaires la location des tréfonds du plateau ce qui met à mal la démarche d’Anne-Catherine. Cette dernière s’insurge contre le fait que les propriétaires qui n’étaient pas intéressés par l’achat aient changé d’avis. Elle parle de concurrence inégale qui tendrait à l’évincer. Malgré son courrier virulent, sa requête resta sans suite. La plateau d’Avron restera à la ville jusqu’à son rachat par les industries Susset.

La valorisation d’un fonds – Le travail des archivistes

Notre fonction principale est de permettre aux habitants de se réapproprier l’histoire de leur ville. Redonner vie aux archives d’Anne-Catherine Teisseire offre la possibilité de mettre en lumière une femme étonnante et marquante de Rosny-sous-Bois.

En mars 2019, après quelques mois de recherches le service des Archives et de la Documentation publie un article sur Anne-Catherine Teisseire. Cet article détaillait avec précision l’ensemble des documents concernant les archives de notre exploitante et fut l’occasion pour les rosnéens de la découvrir.

Inspiré par le parcours d’Anne-Catherine Teisseire et son audace, le service a voulu la mettre en avant dans un projet plus grand : une balade énigme. Les rosnéens doivent enquêter avec Hugo, le descendant de Madame Teisseire, sur son héritage disparu.

C’est lors de l’édition 2021 des Journées Européennes du Patrimoine que nous avons pu proposer notre balade. Ce projet permis aux rosnéens de vivre un peu l’histoire de Madame Teisseire. Au vu du succès de ce programme le service met tout en œuvre pour proposer une suite lors de la semaine internationale des Archives et l’édition 2022 des Journées Européennes du Patrimoine.

Pour la Journée Internationale des droits des femmes nous avons voulu faire quelque chose de spécial. Nous avons créé une affiche rendant hommage à elle et à toutes les femmes rosnéennes.

L’histoire de Rosny-sous-Bois est remplie de femmes extraordinaires, comme Anne-Catherine Teisseire, qui ne demande qu’à être découvertes. Notre service se fera un plaisir de vous faire connaître à travers d’autres évènements le parcours de ces rosnéennes qui ont fait la petite et la grande histoire de la ville.